Colloque « Conflits, Limites, Reconnaissance » 5eme Colloque International de Philosophie et Psychanalyse de la Société Internationale de Psychanalyse et Philosophie (SIPP)
Universidad Diego Portales – Santiago, Chili – 6-9 novembre, 2012
La théorie de la reconnaissance, qui a ses origines chez Hegel, occupe une place privilégiée dans le débat intellectuel contemporain. Dans le contexte de la philosophie politique et sociale, des auteurs comme Jürgen Habermas, Charles Taylor, Nancy Fraser, Axel Honneth, entre autres, ont montré leur importance et leur valeur éthico- politique. Le lien entre la reconnaissance, l’autonomie, l’identité subjective et les transformations politico-économiques, est au cœur du débat entre ces auteurs. Par ailleurs, des auteurs tels que Frantz Fanon, Louis Althusser, Michel Foucault, Judith Butler et Slavoj Žižek, entre autres, ont montré comment la reconnaissance peut être employée pour la transmission et la reproduction de l’idéologie dominante. En ce sens, plutôt que de mettre l’accent sur le potentiel émancipateur, ces auteurs montrent que la reconnaissance est la manière dont la subjectivité est constituée comme pleinement assujettie.
Dans le domaine de la psychanalyse, la notion de reconnaissance, a également eu une forte présence. D’une part, principalement aux États-Unis, les courants dits relationnels et intersubjectifs véhiculés par des auteures telles que Jessica Benjamin ou Dona Orange, fortement influencés par la tradition de l’École de Francfort, ont exploré le potentiel de la reconnaissance comme solution à la destruction qui menace l’intersubjectivité. Par ailleurs, Jacques Lacan, influencé par la lecture kojèvienne de l’œuvre de Hegel, situe, jusqu’au début des années 60, la question de la reconnaissance intersubjective au centre de sa conception de la cure. Cependant, après cette première période, son travail se déplacera, et mettra en relief la condition aliénante de l’intersubjectivité. A partir de cette critique, de façon paradoxale, pour Lacan le sujet ne se reconnaitra que face à l’impossibilité d’être pleinement reconnu dans le champ intersubjectif.
Ce débat riche, constitué par des éléments philosophiques, sociologiques, politiques et psychanalytiques, ainsi que par des aspects proprement cliniques, est installé dans la limite où la pratique analytique interroge sa dimension politique et la politique interroge son potentiel émancipateur.
APPEL À SOUMISSION DE PROJETS DE COMMUNICATION
Les propositions d’intervention (titre et résumé de max. 500 mots) doivent être envoyées avant la date limite du 2 juillet 2012 à filosofiaypsicoanalisis@mail.udp.cl (en mettant comme objet : « Colloque Conflits, Limites, Reconnaissance »). Communications en espagnol, français, anglais. La réponse du comité scientifique sera communiquée à partir du 15 août.
Renseignement de la soumission:
– Délai de soumission des résumés 2 de juillet 2012
– Date de la réponse du comité scientifique 15 août 2012
– Merci d’adresser vos résumés à filosofiaypsicoanalisis@mail.udp.cl en mettant pour objet: «Colloque Conflits, Limites, Reconnaissance»
Responsables du comité scientifique:
Dr. des. Mauro Basaure et Dr. Rodrigo de la Fabián
Normes de rédaction des résumés:
– Les langues du colloque sont l’espagnol, l’anglais et le français.
– Les résumés peuvent être présentés n’importe dans quelle de ces langues.
– Nombre maximal de mots 500.
Topiques suggérées
– Débats actuels sur la théorie de la reconnaissance – La question de la reconnaissance dans la tradition de la psychanalyse – Reconnaissance et normativité – Normativité et sujet – Psychanalyse et émancipation – Transfert et reconnaissance – Cure et reconnaissance – Identité, différence et aliénation – Processus de subjectivation, reconnaissance et assujettissement – Reproduction idéologique et reconnaissance – Violence, différence et reconnaissance – Féminisme et reconnaissance – Répétition, violence et reconnaissance – Reconnaissance et intersubjectivité – Témoignage et reconnaissance – Politiques de l’identité et transformations émancipatrices – Psychanalyse et idéologie – Trauma, violence et reconnaissance – Souffrance psychique comme déficit de reconnaissance – Catégories cliniques comme pathologies sociales – Sexualité et reconnaissance – Le lien social après l’expérience psychanalytique