La notion de la pulsion de mort ou des pulsions de mort est en discussion sur sa valeur conceptuelle et opératoire depuis qu’elle a été formulée par Freud en 1920 pour rendre compte de la clinique de la répétition et des traumas. Les philosophes les plus enclins à inscrire la théorie freudienne des pulsions dans une métaphysique de la dunamis aristotélicienne et surtout leibnizienne – tel Rudolf Bernet (2011) reconnaissent pourtant que nulle philosophie n’a formulé cette hypothèse freudienne d’une pulsion de mort.
Qu’est-ce la pulsion de mort ? Une captation interne des forces de vie par une destruction immanente et subtile : est-ce le dernier mot de ce que Freud décrivait comme perspective dans l’Au delà du principe de plaisir? Ne faut-il pas reconnaître dans les cures et dans la vie sociale et politique l’action de forces destructrices qui s’exercent sans rapport avec la visée d’une préservation d’un « soi »? Cette destructivité peut se lier avec le plaisir et même impliquer du plaisir, mais la visée de ces forces destructrices de soi et de l’autre n’est pas le plaisir.
Comment lire au détour des pages d’Au delà du principe de plaisir les incessants retournements de l’analyste qui, tantôt ramènent la plasticité pulsionnelle à un destin inexorable de retour à une fixité mortifère, tantôt, au contraire, affirme que seul le hasard des rencontres et des mélanges retarde la pente autodestructrice des pulsions? Comment cette thèse freudienne s’articule-t-elle à l’idée, présente à la fin du texte que le sadisme et le masochisme témoignent des ratés de ces rencontres hasardeuses lorsque l’érotisation des pulsions de mort rate les risques de l’altérité tout en échappant pourtant à l’autodestruction?
Nous vous invitons à faire une relecture de ce texte dans son mouvement propre, sans choisir tel ou tel thème isolé (le jeu de la bobine au détriment des autres exemples de répétition, la référence isolée à Schopenhauer qui oublie de mentionner que Freud ne le convoque que pour s’en démarquer, la spéculation dite biologique sans qu’on s’interroge sur sa fonction etc.). Pour en savoir plus, vous pouvez vous référer à la version complète de cet argument ici
Les propositions doivent êtres envoyées à l’adresse colloquesipp2018@gmail.comavant le 17/11/2017 sous la forme d’un document d’une page (autour de 2250 signes, espaces compris). Elles devront comporter le titre de la communication, les nom, prénom et l’institution de rattachement du ou de la communicant.e. Une réponse vous sera donnée en Décembre.