« L’écho de l’immémorial » est une formule évidemment paradoxale. Le paradoxe tient en ceci que l’écho serait le retour, dans une procédure de réminiscence, de cela – l’immémorial – qui justement échappe par principe à la réminiscence. C’est ce paradoxe qu’ont soutenu, chacun à leur manière, Philippe Lacoue-Labarthe et Jacques Lacan : comment penser l’origine dont le sujet n’est que l’écho ou l’effet ? Bernard Baas s’attache à repérer ici tout ce qui rapproche le philosophe et le psychanalyste, malgré leur différend, et cela jusqu’au point de leur divergence. Dans cet écart – « écart inframince », comme dit Jean-Luc Nancy dans sa préface – est engagée la question de ce qui, de la vie et dans la vie du sujet, est en excès sur la vie : c’est la question de la pulsion de mort qui, à l’opposé de son acception triviale, est ici repensée comme « la mort vive ».